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Le Couvent des Ursulines

Histoire

Fondé en Italie en 1535, l'ordre des Ursulines était à l'origine une congrégation de pieuses laïques vivant dans le célibat, sans vocation apostolique particulière.
Suite au Concile de Trente et sous l'impulsion de St Charles Borromée, elles prennent progressivement en charge l'instruction des jeunes filles, dont elles deviennent les principales éducatrices en Europe occidentale.
En France, à partir de 1612, les ursulines finissent par adopter la vie commune, les usages monastiques et la clôture.

Cour d'appel de Bourges
Crédit photo : M.VOINCHET Architecte en chef des monuments historiques

 

Au début du XVII siècle, cet ordre commence à s'implanter en France. Les premières religieuses suivent à Bourges en 1631, et s'installent dans une maison située rue Saint-Michel (actuelle rue Michel Servet). Rapidement, ces locaux s'avèrent trop exigus et les soeurs achètent progressivement des parcelles de terrains situées entre la rue des Arènes et la place de la Nation pour construire leur couvent.

Les bâtiments donnant rue des Arènes datent de l'extrème fin du XVIIè siècle : la chapelle et l'aile contiguë sont l'oeuvre de Joseph Lingré, architecte de Nevers appelé à Bourges pour terminer la construction de l'Archevéché, commandé par Monseigneur Phélyppeaux de la Vrillière.


Salle des Pas Perdus - Ancienne chapelle du Couvent des Ursulines
Salle des Pas Perdus-Ancienne chapelle du couvent des Ursulines- Crédit photo : C. Moreau


Dans le prolongement de la chapelle, on été édifiées une sacristie et une infirmerie ; cette aile présente une ordonnance classique plus proche de l'époque Louis XIII que de la fin du AGrand siècle : chaînes en pierres de taille harpées encadrant les travées de baies et frontons des lucarnes alternativement triangulaires et cintrés.

La façade de la chapelle, avec ses ordres superposés, scandée à l'étage de pilastres ioniques supportant entablement et fronton offre une composition plus élaborée.
L'actuelle salle des pas perdus est couverte d'un Aberceau à lunettes (petites voûtes perpendiculaires à celle de la nef dans lesquelles sont percées des fenêtres), type de voûte utilisée dans l'architecture religieuse sous Louis XIV.

 

Salle d'audience
 Salle d'audience de la Cour d'appel - Crédit photo : C. Moreau      

 

Vendu comme bien national à la Révolution, le couvent des Ursulines a reçu ensuite des affectations diverses : prison pour nobles et famille d'émigrés à partir de 1793, dépôt de blé et de fourrage pour l'armée, puis école primaire.


De 1798 à 1816, cet édifice a abrité la gendarmerie, puis le Grand Séminaire (jusqu'en 1906). Vers 1910, le Tribunal et la Cour d'Appel déménagent du palais Jacques Coeur pour s'installer dans l'ancien Couvent des Ursulines.

Comme le constatait Louis Raynal en 1844, la Justice n'a jamais eu à Bourges de palais spécialement construit pour elle. Ce magistrat et historien du Berry évoquait à ce propos le transfert de la Justice au palais du duc Jean après l'incendie de 1487.(*)
Cet édifice a été classé Monument Historique en 1926.
Le jardin (donnant rue Paul Duplan) est inscrit à l'Inventaire supplémentaire des Monuments Historiques depuis 1992.

Ville de Bourges
Service du Patrimoine

 

Bibliographie

MARIOTON, Simone.- Monastères et Moniales à Bourges, la difficile étape de 1792.- Université Populaire du Berry, 1993.

RIBAULT, Jean-Yves.- Notice dans Architectures en région centre.- Guide du patrimoine, 1987.

(*) RAYNAL, Louis.- Histoire du Berry.- T.II, p 411

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